L'actualité de la crise : UN G20 DÉJÀ DÉMONÉTISÉ, par François Leclerc 2

Billet invité.

Dernière ligne droite avant le G20 de Séoul, nous assistons à un round d’observation de la guerre des monnaies, dont l’aboutissement donnera lieu à un festival de belles paroles de peu de valeur.

Ayant du beaucoup en rabattre de ses demandes initiales, le secrétaire au Trésor américain Tim Geithner parle désormais de « construire un cadre de coopération », en vue de la réduction des déséquilibres commerciaux mondiaux. Autrement dit, il propose de discuter du format de la table de négociation, un bon début. Après être parti, bille en tête, en réclamant la définition d’objectifs chiffrés impératifs (un excédent ou un déficit des comptes courants de 4% du PIB au maximum).

A la manœuvre en tant qu’hôte du sommet, le président Sud-coréen Lee Myung-Bak, espère modestement que va se réaliser une « pression des pairs », afin de superviser un accord sur les changes pour lequel une formule ciselée reste à trouver pour le communiqué final du sommet. Faisant preuve de réalisme, après avoir constaté que le rapport de force interdisait de demander davantage.

Les Américains n’étaient pourtant pas partis à la bataille sans biscuits, afin de jouer de celui-ci et de faire prévaloir leur point de vue. Ils ont pu brandir la menace d’un retour au protectionnisme US que les républicains symbolisent, devenus majoritaires au Congrès. Ainsi que celle de la mise en marche de la planche à billet – dont un avant-goût est déjà donné – qui a pour conséquence, faute d’obtenir une réévaluation des monnaies, une dévaluation du dollar qui revient au même.

Mais cela n’a pas été suffisant pour rompre leur isolement. Les dégâts occasionnés par la dévaluation du dollar sont déjà trop importants pour que les pays qui les subissent – ou les craignent – puissent accepter d’entrer dans le jeu américain, pour les subir volontairement en vertu d’une réédition des accords du Plaza, sans même profiter de l’hôtel.

Selon la Banque Mondiale, la réévaluation moyenne des monnaies de la région Asie serait en effet déjà de 10 à 15% par rapport au dollar. Les principaux pays exportateurs – hors ceux qui auraient pu prétendre à des dérogations, en raison de leurs exportations de matières premières, Arabie Saoudite et Russie notamment – n’ont pas voulu manger de ce pain-là et l’ont fait on ne peut plus clairement savoir.

Après les Chinois, ce sont les Allemands qui viennent pour la seconde fois de mettre les points sur le « i ». Wolfgang Schäuble, le ministre des finances, a déclaré au Spiegel que la proposition américaine n’était « en aucune façon acceptable pour l’Allemagne ». Expliquant sans détours : « Les Etats-Unis ont vécu trop longtemps à crédit, en gonflant trop leur secteur financier et en délaissant leur industrie moyenne. Il y a toutes sortes de raisons aux problèmes américains, mais l’excédent d’exportations allemand n’en fait pas partie (…) Un tel mécanisme aurait pour résultat de limiter la concurrence internationale, alors que nous-mêmes et les Etats-Unis sommes depuis des années d’accord sur le fait qu’il faut libéraliser davantage le commerce international ».

La conférence des ministres des finances de l’Apec (le Forum économique Asie-Pacifique), qui vient de se terminer à Kyoto, n’a pu dans ces conditions se conclure que par le vague engagement de ses 21 pays membres « de réduire les déséquilibres excessifs et de maintenir les déséquilibres des comptes courants à des niveaux soutenables ». Les Etats-Unis, le Japon et la Chine en font partie, ceci explique cela.

A l’occasion de sa visite en France, le président chinois Hu Jintao avait de manière on ne peut plus diplomatique opposé de son côté une fin de non recevoir aux Américains, considérant «cohérente et responsable » la position chinoise : « Nous continuerons à perfectionner, selon le principe d’autonomie, de contrôlabilité et de progressivité, notre système de change flottant et régulé, à mieux faire jouer la loi de l’offre et de la demande et à accroître la flexibilité du yuan, de manière à maintenir une relative stabilité de notre monnaie à un niveau raisonnable et équilibré ». Il lisait son texte.

Un rapport de la Banque Mondiale constate depuis que « le ralentissement attendu de la croissance mondiale et des importations va probablement affecter les exportations chinoises », ce qui permet de saisir en quoi une réévaluation du yuan pourrait être pour l’économie chinoise comme une double peine. Et qu’il n’est envisageable pour les Chinois d’y procéder que très progressivement, bien que, toujours selon la Banque Mondiale, « la combinaison d’importants excédents des comptes courants dans certains pays, dont la Chine, et d’importants déficits dans d’autres, notamment les Etats-Unis, présente des risques économiques et financiers ».

Selon Zhu Hongren, porte-parole du ministère de l’Industrie et des technologies de l’information, « les sociétés n’osent plus accepter des commandes importantes de long terme, inquiètes devant les fluctuations importantes dans les taux de change. Leur production et leurs affaires ont été gravement affectées ». Les volumes importants compensent en effet des marges faibles, qui peuvent être facilement laminées par une évolution du taux de change entre le dollar et le yuan, celui-ci ayant déjà été réévalué de près de 3% dans les 5 derniers mois.

Une seule conclusion peut-être tirée de ces constatations. Ce n’est pas une simple question de rythme – les Américains pressés opposés aux Chinois ne pouvant l’être – qui fait obstacle au rééquilibrage du commerce international, c’est le modèle même de la mondialisation, telle qu’elle a été appliquée. Faite de désindustrialisation et d’endettement d’un côté, de développement axé sur les exportations et d’accumulation de surplus de l’autre.

Mais, pour en changer, il faudrait sérieusement brider son moteur financier, qui trouve plus que jamais depuis la crise ses nouvelles réserves de carburant dans les pays émergents en vue d’y reproduire les mécanismes grippés dans les pays avancés. Le système capitaliste financier pense avoir trouvé des cieux plus cléments, laissant à ses terres d’origine et à ceux qui y vivent l’obligation de s’adapter.

Se faisant son porte-parole, l’OCDE vient de tout uniment réclamer le développement des marchés financiers dans ces pays, alors que simultanément était annoncé le lancement de premiers credit default swaps (CDS) par les Chinois. Comment abandonner un tel Eldodaro ?

Barack Obama, le président de la première puissance économique mondiale, pouvait annoncer aujourd’hui depuis Bombay qu’il avait obtenu des contrats représentant 50.000 emplois aux Etats-Unis, sans préciser pour combien de temps. Le monde marche décidément sur la tête.

40 réponses sur “L'actualité de la crise : UN G20 DÉJÀ DÉMONÉTISÉ, par François Leclerc 2”

  1. On ne voit en effet pas au nom de quelle morale la Chine devrait se sacrifier aux intérêts US…
    Je ne suis qu’un béotien en politique internationale, mais il me semble que la visite en Europe (France, puis Portugal, faisant suite au soutien à la Grèce) sonne comme un avertissement …

    On peut y ajouter, en supposant le leader Chinois féru de symboles, la visite personnelle (sûrement pas demandé par Sarkozy)de Hu Jintao à…Jacques Chirac, l’homme qui avait su dire non à l’inique aventure Irakienne.
    Alors, au prochain G20, une ferme opposition asiatique à l’hégémonisme US, pourquoi pas?

    1. @pierrot123
      Un petit brin d’humour:
      La raison de la visite de Hu Jintao à Jacques Chirac? peut-être voulait-il danser une valse avec Mme Chirac comme l’avait fait en Correze il y quelques années Jiang Zemin?

  2. « Barack Obama, le président de la première puissance économique mondiale »

    Est-ce que quelqu’un peut expliquer pourquoi les USA reste la premiere puissance économique mondiale avec une balance commerciale deficitaire, la désindustrialisation de leur pays et des dettes abyssales? ça vient d’où ce PIB superieur à tout les autres?

    1. Les chiffres des PIB (25% du PIB mondial pour les US avec 5% de la population contre , par exemple, moins de 10% avec 20% de cette même population mondiale pour la Chine), pour contestables et critiquables qu’ils soient suffiraient néanmoins à largement légitimer la domination des intérêts américains. Ne serait-ce pour que les chinois puissent continuer à booster leur PIB à grands coups de subventions et d’endettement massifs pour gonfler une bulle spéculative qui porte les investissements à plus de 45% du PIB, avec une consommation des ménages en baisse à moins de 35%. Des chiffres pires que ceux du Japon des années 80 précédant la chute.
      Mais l’essentiel n’est pas là. Les chiffres et les économistes ne disent rien ou peu de la Puissance. Les représentations, le cadre de pensée qu’ils peinent à exprimer se révèlent ailleurs. Spielberg, Scorcese, Lucas ou de Palma, comme Disney ou Mac Donald nous disent la puissance, pas Ben Bernanke, ni même Obama, le Général Petraeus ou Bill Gates. Ils sont juste des facilitateurs plus ou moins habiles ou opportuns de la permanence du mythe. Mais les fondateurs ou refondateurs du mythe de puissance américain continuent de remplir leurs réservoirs de bagnole de 100 litres de super, de rentrer d’Afghanistan – même et surtout sous les voiles du cercueil, du drapeau et de la médaille, de désherber au roundup et par avion leurs champs de maïs OGM dans le Middle-West, d’attendre leur injection létale dans les couloirs de la mort, de frapper aux portes des producteurs Hollywood, d’éviter les chiens policiers, les miradors et les clôtures électrifiées pour aller ramasser des fraises ou des pêches dans la Central Valley et rejoindre les 6 millions de clandestins mexicains et les « travailleurs invités » (braceros), sous payés – véritable marchandise corvéable, importable et déportable à loisir – mais mieux que leurs femmes et leurs enfants de 10 ans dans les « maquiladoras » à la frontière.

      Le monde entier est américain. Fonctionne sous modèle américain. Pense sous modèle américain. Se représente lui même sous modèle américain.
      Échange sous modèle américain. Produit sous modèle américain. Consomme sous modèle américain.Travaille sous modèle américain. Partage sous modèle américain. Pollue sous modèle américain. S’enrichit et s’appauvrit sous modèle américain.
      Se standardise sous modèle américain. Se normalise sous modèle américain. Légifère sous modèle américain. Contracte sous modèle américain. Rend la justice sous modèle américain. Se finance sous modèle américain. Se gouverne sous modèle américain. Fait sa Crise sous modèle américain.
      Négocie sous modèle américain. Guerroie sous modèle américain. Se pacifie sous modèle américain.
      Étudie sous modèle américain. Recherche sous modèle américain. Mange et boit sous modèle américain. Pisse et chie sous modèle américain. Rêve sous modèle américain. Baise et jouit sous modèle américain. Croit et croît sous modèle américain. Crève et se fait crémer sous modèle américain. Se damne ou se bénit sous modèle américain…

      Il a fallu rien moins que 71 ans et trois guerres mondiales victorieuses (1918-1989), un siècle d’esclavagisme et deux continents américains totalement à sa botte, « under my thumb », pour en arriver là. Juste le plus grand et le plus puissant empire que la terre ait jamais porté et ne portera sans doute jamais plus.

      Presque rien à coté d’une Grande Crise…??

    2. à vigneron:
      Beau résumé, cela. N’oublions pas cependant que l’Empire Britannique au 19ème siècle semblait tout aussi dominant que l’Empire américain aujourd’hui.
      Ceci dit, dans votre résumé, il convient d’ajouter ceci: la baisse ainsi organisée du dollar implique que les créanciers de l’Amérique ne seront pas véritablement remboursés. Leur seule solution, pour ne pas se trouver complètement rincés, ce serait se « dollariser » encore davantage, car les dollars en trop vont bien devoir être dépensés et circuler. Et puisque l’industrie américaine est provisoirement affaiblie ( mais cela peut changer vite, compte tenu des réserves de capacité que les USA sont toujours capables d’activer dès que les produits américains redeviennent compétitifs), le reste du monde produira à qui mieux mieux en régime « dollar ». Le dollar n’est plus la « devise de réserve » mais plutôt la devise inondante et circulante (« fondante »?).
      Cela confirme ce que je dis depuis longtemps: les chinois sont actuellement les esclaves des américains, pour un temps encore, histoire de rattraper le niveau de vie.
      Or, cela pourrait se perdre dans les sables de la prochaine crise systémique prenant son départ en Chine à cause des bulles spéculatives qui y éclateront prochainement…
      En tout cas, pour des raisons de politique intérieure, les chinois n’ont pas très envie de renchérir leur monnaie, donc ils devront se dollariser en pratiquant un QE symétrique à celui de la Fed.
      L’europe dans tout cela? Je n’imagine pas qu’elle s’accrochera indéfiniement à un euro fort destiné à payer les « bêtises » des autres.
      Une sortie paisible de tout cela semble de plus en plus compliquée.

    3. Si vous fréquentez un peu la Recherche et que vous feuilletez les « Scientifics Abstrac » de différentes disciplines vous verrez apparaitre tous les grands laboratoires US, Oak ridge, Brookhaven,Caltech, MIT , etc….. et aussi une bonne partie des Universités US. Quand sur un sujet de recherche, la France ou l’Europe présente 1, 2 ou 3 équipes, les US en aligne 15 ou 20…..Elle est là aussi leur Puissance……Peut être que cela ne durera pas et que la Chine …..Mais pour l’instant ils font la course en tête……

  3. Voici une intervention de Philippe Dessertine sur Inter au sujet de la « guerre des monnaies » :
    http://tinyurl.com/2dhc74u

    J’ai relevé trois affirmation assez symptomatiques :
    – « l’euro est VICTIME de la guerre entre le dollar et le yuan »
    – « lorsqu’un économie croît elle a BESOIN de plus de signes monétaires pour satisfaire les échanges »
    – « il y a encore 800 millions sous le seuil de pauvreté en Chine, donc pour sa croissance la Chine a BESOIN d’exporter donc elle a besoin de sous-évaluer sa monnaie et de financer le déficit des US »

    On a l’impression que la science économique a reculé de 3 siècles. On est revenus au mercantilisme du 17ème siècle, c’est consternant.

    Si l’on remettait ces affirmation dans l’ordre, ça donnerait :
    – un gouvernement qui fait de l’inflation pénalise d’abord sa propre population au profit d’une partie de celle-ci ;
    – il n’y a pas besoin de politique monétaire, ni même de créer de monnaie pour que l’économie puisse croître ;
    – exporter ne rend pas plus riche, ne stimule pas la croissance (lire à ce sujet Bastiat : Balance du commerce, in Sophismes)

    1. Nos positions sont identiques, Dessertine et moi. Les étudiants de l’Institut de Haute Finance qui nous ont entendu l’autre jour l’un après l’autre, me le faisaient remarquer, avec un certain étonnement.

    2. @ Paul Jorion, pour éviter le Bla Bla, autour du cycle:

      création monétaire = création de la richesse qui peut s’écrire création de la richesse = création monétaire.

      Il faut définir très précisément création de la richesse, pour éviter l’opposition travail production ou productif improductif, votre domination entre groupes.

      Avec un balisage clair de la richesse matérielle et immatérielle, l’immatériel devra assurer majoritairement la pérénité de nos sociétés avancèes.

      Lorsque j’argumente avec mes clients sur la crise (VRP je visite artisan commerçant PME) l’objection finale mais moi je travaille, ces clients ne produisent rien, que des prestation de services …….. alors en argument final, je leur explique que moi VRP payé à la commission ce sont eux qui me rémunèrent, ah ben oui mais toi on te connais faut bien que tu vives. Pour moi ils veulent bien jouer au père noël mais pour la « sociabilisation qui vole » pas question.

      Bon dimanche à tous et + ne soyons pas restrictif (c’est gratuit) mais sincère.

    3. On a l’impression que la science économique a reculé de 3 siècles. On est revenus au mercantilisme du 17ème siècle, c’est consternant.

      Je comprends le fait que vous commencez peu à peu à vous en lamenter, comme à en rire
      de plus en plus jaune. Vous savez je ne sais pas si cela vient principalement à l’origine des dirigeants Chinois ou des dirigeants de plus en plus apeurés du commerce mondial,

      Mais que voulez-vous tout devient si automatisé, empressant, c’est la tendance l’automisation de plus en plus grande des choses faut laisser faire, ce sont les idées reçus faut approuver, on continue qui en montre le meilleur exemple, il faut produire, faut vendre, acheter, échanger pour exister partout, il faut surtout renflouer le monde.

      Je ne pense pas que les gens de l’Etat en soient les seuls responsables dans leur confort, c’est un peu le conditionnement idéologique et économique des êtres qui veut ça, l’état d’esprit du monde, beaucoup de quipropros, de malentendus, d’oublis de l’homme, alors on a fait grandement la révolution Française, Russe, Chinoise, Américaine, on a même balayé et rasé le passé, et puis au bout du compte que constatons-nous, c’est vrai un très net recul en arrière mais pas seulement en économie hélas.

      Oh bien sur le nouveau gadget produit un peu partout à la chaine, ne permet pas encore
      à tout à chacun de s’en rendre compte, c’est le confort et la sécurité promise au monde,
      hier c’était le grand rêve Américain, aujourd’hui c’est le grand rêve Chinois qui prend la relève, qui n’aménera en fait à rien de plus différent, non seulement pour le pauvre petit peuple de plus de Mao mais pour le reste du monde au final sous cloche.

      Vous savez si ça se trouve les meilleurs penseurs de la science économique aussi bons soient-ils ne pourront peut-être pas mieux faire, tout devient si prévisible comme si la seule science économique et prioritaire dans l’esprit des êtres, ne permettait pas encore à l’homme et aux plus hauts placés de monde de mieux se rendre compte de toute l’étendue des dégats mais pas seulement économiques, sociaux, humains, mais aussi environnementaux et autres espèces animales en voie de disparition.

      Etonnant d’ailleurs que la nature ne se révolte pas davantage contre le fol empressement du monde actuel à vouloir surtout s’autodétruire au plus vite. Oui c’est peut-être un peu là que je vous rejoins ou que nous différons dans votre propos, mais votre propos n’est pas complet le mien non plus, oui les plus grands économistes de l’histoire doivent certainement s’en retourner aujourd’hui dans leur tombe,

      Karl Marx n’avait certainement pas vu non plus que l’aboutissement du tout matériel socialiste dans une société aussi laborieuse soit-elle comme la Chine, pouvait également conduire peu à peu le monde en arrière au mercantilisme, pareillement pour Bastiat aussi bon et généreux soit-il dans ses écrits, il ne possédait pas plus lui-même la suprême conscience divine de l’univers, qu’à cela ne tienne construisons-nous alors le plus grand calculateur au monde,
      comme un gigantesque sablier humain que l’on retournerait constamment selon les moments plus ou moins favorables de l’histoire.

      Je vous le fait pas dire, tout cela me consterne tout autant que vous. Je me répète aussi je sais, le seul langage économique ne permettra pas de stopper le cours très tragique des événements.

    4. @ Jérémie

      « It seems to me that economics is a branch of logic »
      J. M. Keynes (Letter to Harrod, 1938)

      Si la logique ne suffit pas à résoudre tous les problèmes, la nier les aggrave.

      Cdt,
      GSF

    5. Notez d’ailleurs que mercantilisme et agiotage font bon ménage depuis John Law. Depuis 1720, au moins, au sait ceci : loin de se développer sur un marché libre, c’est lorsque le crédit et la monnaie sont dévoyés par le roi et ses finances que la spéculation prospère !

    1. A GSF,
      Cette assertion est certainement vraie, et toutes les organisation sociétales la recherche, mais irréalisable statistiquement. La vie, le monde est incertitude.
      Dans mes activités j’utilise un slogan: « to live today, think tomorrow ». (pour vivre aujourd’hui pense demain). C’est difficile le premier jour seulement, mais cela permet de réduire l’aléa des décisions, avec la connaissance du présent. Ce que les sciences s’ingénient à faire.

    2. @ JFF

      Je pense que ce que Russell veut dire par là est que les gens ont tendance à s’attacher à leurs croyances plus qu’à la recherche de la vérité. A vérifier.

      Cdt,
      GSF

    3. @ GSF,

      les gens ont tendance à s’attacher à leurs croyances plus qu’à la recherche de la vérité

      =>
      En tout cas, je connais des exceptions.

      Cdt.,

  4. Les Chinois se mettent aux CDS ?
    Ah oui ils n’ont en effet définitivement ni renoncé au capitalisme, ni au casino. Je fais allusion aux propos de Mr Jorion du début d’année qui s’imaginait que la Chine dans sa grande sagesse interdirait toute forme de pari sur la fluctuation…

    Il n’y a donc rien à attendre de leurs côté …

    1. Vous allez un peu vite : seules les positions nues sur CDS sont des paris sur les fluctuations de prix, les positions couvertes équivalent à une assurance.

    2. De toute façon, il n’est pas idiot d’apprendre à manier les « armes » de ses « partenaires ». L »ingénièrie financière » est une technique qu’il est souhaitable de connaitre.

    3. @Bernique

      Même le genre d’armes qui vous explose à la figure? Avec les bulles spéculatives locales, la masse de créances pourries que les banques chinoises ont sur les bras et le prévisible ralentissement de la croissance, comme dit vigneron à l’étage au dessus, j’éviterais de tomber dans l’angélisme.
      Certes, les chinois annoncent des conditions restrictives (levier limité, non adossement à des actifs à hauts risques). Mais qui nous dit que ces possibles restrictions ne seront pas contournées et/ou réévaluées ultérieurement? Quel sera le type d’intermédiaire entre créanciers et assureurs? Qui évaluera la solvabilité de ces derniers et le risque de défaut des débiteurs, et surtout selon quels critères? Et que vaudra tout ça en cas de retournement de la conjoncture, et/ou d’éclatement de la bulle immobilière?
      Sans doute peut on également considérer cela comme un signe, le navire chinois commence à tanguer et les capitalistes maison à avoir la trouille. D’où leur volonté (illusoire?) de se défausser du risque.
      Aux Etats-Unis aussi, le délire des produits dérivés avait démarré en douceur. Qui vivra verra.

      Un court article sur cette question de l’introduction des CDS en Chine, datant de quelques mois
      http://www.agefi.fr/articles/La-Chine-devrait-introduire-premiers-CDS-fin-lannee-1146057.html

  5. Bonjour à tous

    « Helicopter Ben » & M. Bernanke

    le Président de la fed vient de justifier de sa politique en un lieu au nom intéressant: Jekyll island.

    Sachant que l’homme investit l’espace de son sens, habite ses lieux , ( on peut relire les conférences de Martin Heidegger – Bauen Wohnen…ou Ecoumène d’Augustin Berque- si on a oublié de quoi il s’agit) il serait logique de chercher où se cache M. Hyde : dans la politique au coeur même de Ben?

    Cordialement.

    1. Il allait de soi de célébrer le centenaire de la Fed là où elle avait été conçue dans la plus grande discrétion par les représentants des mégabanquiers de l’époque : les Morgan, Rothschild, Warburg et Rockefeller. Ils y mirent neuf jours pour créer leur monde, dans la propriété du premier d’entre eux.

      C’est par ailleurs une île charmante envahie par les écureuils où l’on peut encore jouer aux boules sur un gazon anglais, ces dames sirotant une limonade à l’abri d’une ombrelle sur des fauteuils en rotin et ces messieurs une boisson forte en faisant les jolis coeurs. Nous ne sommes pas loin de Savannah et des décors naturels où fut tourné « Autant en emporte le vent ».

      N’ayant pu accéder à Fort Knox, je me suis rabattu il y a quelques années sur cet émouvant pèlerinage.

    2. @ François.L

      C’est par ailleurs une île charmante envahie par les écureuils où l’on peut encore jouer aux boules sur un gazon anglais, ces dames sirotant une limonade à l’abri d’une ombrelle sur des fauteuils en rotin et ces messieurs une boisson forte en faisant les jolis coeurs.

      C’est très beau ce que vous écrivez, cela montre au moins que ces gens ont encore une petite pointe d’humanité, mieux encore de savoir-vivre en société, c’est important d’avoir encore des goûts de luxe et de délicatesse de nos jours, surtout lorsque tout fout le camp, faut voir parfois comment les mauvaises personnes du monde préfèrent plutôt se conduire entre-elles.

      Je me demande parfois quand même si nous avons vraiment bien abolis l’esclavage des êtres, on pourrait peut-être encore le faire croire aux enfants, et à l’antenne pour les gens
      de couleur, comme à travers tous ces jeunes gens morts et sacrifiés lors de la guerre de sécession, sans doute que la prochaine fois que les peuples se mettront sur la tête, les premiers de ce monde se retrouveront encore bien protégés dans des îles paradisiaques, histoire de mieux repartir comme en 14.

      Des créateurs de paradis, de richesses mon oeil oui, ce sont surtout des accapareurs de première depuis toujours, les premiers destructeurs des mondes, des sociétés, des peuples, des cultures différentes, vous savez un peu comme les nuages de sauterelles lorsqu’elle ravagent tout, mais pardonnons-leur car elles ne voyent pas encore ce qu’elles font içi bas.

      J’ai souvent rêvé d’avoir mon île à moi aussi faire comme l’autre, avoir tout plein de jolis femmes et demoiselles à mes cotés et à mes pieds, le paradis marchand sur terre, et autres petits gazouillis d’oiseaux et enchanteurs arrivant parfois quelque peu à les distraire,

      Ecoutez-les, c’est bien simple la crise je n’y pense même plus pourquoi les envier, alors qu’ils ne pourraient même pas supporter le propre dixième de votre vie, des êtres si fragiles en fait nos élites mondiales, elles auraient trop peur de perdre ne serait-ce que le seul dixième de tout ce qu’elles possèdent pour se sentir bien, heureuses et en sécurité, leur bon confort de vivre, faut voir parfois de quel esprit ces gens-là préfèrent plutôt s’entourer, sans doute pas
      non plus le meilleur esprit judéo-chrétien de charité envers l’humanité.

      Oui à leur place je me sentirais un peu gêné quand même, mais comment font-elles nos élites mondiales pour pouvoir mieux dormir, avoir encore la bonne santé. Tient une joie simple le fait de pouvoir même plus envier leur propre condition confortable de plus.

    3. « La créature de Jekyll Island » est le titre d’un célèbre livre (un des livres les plus lus sur l’histoire de la Fed) s’intitule de G. Edward Griffin paru la première fois en Août 1996 (c’est aujourd’hui la cinquième édition).
      Son sous-titre donne déjà une idée de son contenu : « Une deuxième vision de la Réserve Fédérale ».
      Ce livre est en anglais d’approche relativement facile, ce qui le rend intéressant malgré son volume (600 pages), et se lit quasiment comme un polar pour les anglophones.

      The creature from Jekyll island – A second look at the Federal Reserve

      http://video.google.com/videoplay?docid=6507136891691870450#

    4. G. Edward Griffith, présenté comme membre de la John Birch Society, est fondateur de Freedom Force International, une organisation libertarienne et complotiste.

    1. Les Irlandais, n’y croient plus du tout

      C’est normal tout est fait pour que l’homme en perde peu à peu la foi et l’amour de la charité envers son prochain, c’est peut-être un peu le système qui veut ça, d’abord croire en la spéculation du marché, pourtant ce n’est pas non plus les petits pubs et bars qui manquent
      en Irlande, pour essayer de nous y faire croire encore, à l’enivrement spéculatif, au grand rêve et grand amour de plus Américain ou Chinois à la fois, mais à la moindre petite allumeuse
      faut pas s’étonner non plus ensuite qu’il n’y est pas une meilleure paix des ménages et plus grande perte de la foi dans ses valeurs marchandes, on peut pas toujours tromper les gens.

  6. « I expect real GDP to have fallen by 1 per cent in 2010 and 0.8 per cent in 2011, but to grow by an average of 1.1 per cent in 2011-14. »

    The €15bn announced might not be the final cut figure, Greene warned. « I don’t think this is the end of the bank bailout. The property market hasn’t found the floor yet, which means further writedowns on loans. »

    We are heading for sovereign default, she said. « Come June the Government will have to raise money and it won’t be able to on the bond markets. It will have to turn to the ESF. »

    http://www.independent.ie/business/irish/budget-figures-are-all-wrong-says-economist-2410747.html

  7. Il est vrai que la Chine peut se faire des soucis avec ses réserves gigantesques en dollars. S’il se confirme que ses exportations soufrent et que les marges se laminent, voire basculent dans des pertes, on assistera à un effondrement critique de la croissance chionois sur fond de bulles spéculatives qui éclatent. Le nouveau risque systémique vient peut-être de là, à moins que les chinois adoptent définitivement et complètement le dollar au-delà de l’alignement actuel. Dans ce cas, l’inflation américaine s’exportera en Chine…

    1. L’inflation américaine s’exporte déja depuis bien longtemps en Chine, s’est elle qui est responsable de la bulle chinoise sur les actifs, avec bien sûr le concours de la banque centrale de Chine qui garde sa monnaie arrimée.

    1. L’amour forcé de toutes ces choses me pousse déjà moins à aimer le futur qu’il nous prépare, ou tout devient deviendra certainement plus conditionnel, le grand prix à payer pour l’humanité bien encore naive et inconsciente à ce sujet,

      Mais moi ce n’est pas grave, je n’ai plus peur de mourir de faim et de soif dans le désert,
      car j’ai déjà bien appris à me satisfaire du peu possible pour me sustenter, dans la prière d’insectes et d’herbes comme survivor man, comment apprendre à survivre dans un tel monde et lorsque progressivement le reste du monde n’arrive même plus à suivre ces folles valeurs d’empressement spéculatives de plus, par le biais de machines et d’automates rendus toujours plus performants, plutôt mourir en brave et avec courage que d’abdiquer peu à peu devant ma foi et les prophètes …

      N’avez-vous pas parfois l’mpression de vivre dans un plus grand déshonneur de conduite de nos jours ? Si vous aviez déjà ce choix à faire aujourd’hui, que préfériez-vous déjà suivre afin
      de pouvoir mieux protéger votre famille, sauver votre vie, votre culture, vos autres valeurs ?

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